Expressions populaires (2)
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Exρɾᥱ⳽⳽ɩoᥒ⳽ ρoρᥙꙆᥲɩɾᥱ⳽
ᥲყᥲᥒt ᥙᥒ Ꙇɩᥱᥒ ᥲʋᥱᥴ Ꙇᥲ BɩᑲꙆᥱ
(2)
Lα вíвlє єst lσín d’êtrє lє víєuх lívrє pσussíérєuх quє plus pєrsσnnє nє lít. Tu sєrαís surprís.є d’αpprєndrє quє вєαucσup dє nσs єхprєssíσns cσurαntєs prσvíєnnєnt dє cє lívrє ! Archαïquє tu αs dít ? Lσín dє là : Lα вíвlє єst вíєn plus mσdєrnє qu’íl n’ч pαrαît à єn crσírє cєs єхprєssíσns cí-dєssσus cσurαmmєnt utílíséєs !
31)- Ça me fait ni chaud ni froid (Apocalypse 3.16)
Quand quelque chose nous indiffère, on prononce cette phrase. En réalité, elle est issue de la parole de Dieu. Dans Apocalypse 3.16, ce dernier déclare : "Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche". Il s’adresse aux chrétiens qui ne marchent pas à 100% avec Lui. Il les qualifie donc de tiède. Soit on est avec Lui soit sans Lui, mais il n’y a pas d’entre-deux.
32)- Un de perdu, dix de retrouvés (Luc 15.3-10)
Après une rupture amoureuse, il arrive que cet ami.e nous sorte : "un.e de perdu.e, dix de retrouvé.e.s". À savoir qu’au 13e siècle, c’était : "Un.e de perdu.e, deux de retrouvé.e.s". Ne me demandez pas pourquoi le nombre a augmenté, je ne sais pas. Bien que cette expression soit amusante, elle a un tout autre sens dans les Saintes Écritures. Dans l’évangile de Luc, on retrouve la parabole de la brebis et de la pièce perdue.
33)- Il y a un temps pour tout (Ecclésiaste 3.1-15)
Dans ce texte, le roi Salomon explique qu’il y a un temps pour tout, naître, mourir, pleurer, se réjouir, travailler, planter, semer … Cela veut dire qu’il faut utiliser son temps que l’on a ici-bas de manière sage. Ne pas la gaspiller pour faire tout et n’importe quoi.
mєrcí à Amвrє (Mσntréαl) pσur lєs díх suívαntєs :
34)- Chaque chose à son rythme (Psaumes 91)
Prendre sous son aile Au sens figuré, cela consiste à veiller sur une personne. Dans la Bible, le sens est similaire. On le retrouve dans le Psaume 91, connu pour invoquer la protection de Dieu sur ses enfants. Au verset 4, David déclame : "Il te couvrira de ses ailes et tu trouveras un refuge sous son plumage". Ce passage fait référence à l’Eternel qui prend soin de ses fils et filles.
35)- Passer au crible (Luc 22.31)
Pour examiner quelque chose dans les moindres détails, chercher des origines, on dira qu’il passe au crible. C’est une nouvelle fois une locution verbale qui provient des textes bibliques. Pour être plus précis, dans Luc 22.31, le Seigneur dit : "Simon, Simon ! Écoute : 'Satan a demandé de pouvoir vous passer tous au crible comme on le fait pour purifier le grain'". En gros, il veut éprouver leur foi pour savoir s’ils sont vraiment attachés à Dieu ou pas.
36)- Apporter sur un plateau d’argent (Nombres 7)
Celle-ci consiste à se faire servir sans n’avoir rien à faire pour obtenir quelque chose. Ou offrir un service avec des avantages. Cette expression est née dans le livre de Nombres. Les chefs de chaque tribu d’Israël apportent à Dieu, dans la tente, de nombreuses offrandes sur des plateaux d’argent. Ou offrir un service avec des avantages. Cette expression est née dans le livre de Nombres. Les chefs de chaque tribu d’Israël apportent à Dieu, dans la tente, de nombreuses offrandes sur des plateaux d’argent.
37)- Toucher du doigt (Jean 20.27)
On emploie cette citation lorsque l’on s’apprête à découvrir quelque chose, que l’on est proche du but. Au 15e siècle, on l’utilisait pour dire qu’on comprenait mieux les choses. Pour la comprendre, il faut revenir à la résurrection de Christ. Thomas est le seul à ne pas avoir vu Jésus ressuscité, il ne croit donc pas. Quelques jours plus tard, Christ apparaît cette fois-ci au douze et sort à Thomas : "Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois !"
38)- Déplacer des montagnes (Matthieu 17.20)
On dit de quelqu’un qui se surpasse, fait des choses impossibles qu’il déplace des montagnes. Dans Matthieu 17.20 Jésus déclare aux disciples qui n’ont pas pu chasser le démon dans le corps d’un épileptique, : "C’est parce que vous manquez de foi. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : 'Déplace-toi d’ici jusque-là', et elle se déplacerait, rien ne vous serait impossible". Même si ce n’est qu’une image, avec la foi, les choses impossibles deviennent possibles.
39)- Avoir la peau sur les os (Psaume 102.6 )
Très connue pour désigner une personne très maigre, elle est également d’origine chrétienne. Particulièrement dans le Psaume 102.6 (diffère selon les versions) dans lequel le roi David profère : "À force de gémir, je n’ai plus de peau sur les os". On retrouve aussi cette expression dans Job 19.20 : "Je n’ai plus que la peau et les os, il ne me reste que les gencives". Le contexte était différent pour chacun des deux. Job était frappé par la lèpre tandis que David était accablé.
40)- Telle mère, telle fille (Ezéchiel 16.44)
Cela signifie que la fille est semblable à sa mère. Elle est clairement issue du livre d’Ezéchiel 16.44 : "Tous les faiseurs de proverbes en diront un à ton sujet : 'Telle mère, telle fille'".
41)- Soulever un tollé (Jean 19.15)
Cette formule est utilisée quand il y a une indignation, un mouvement de protestation. Mais a-t-elle la même signification dans la bible ? Il faut revenir à l’époque où Jésus est fait prisonnier et les Juifs demandent à le crucifier dans Jean 19.15 : "À mort ! À mort ! Crucifie-le !". C’est tout un peuple qui était indigné parce qu’il "blasphémait Dieu" selon lui alors qu’Il est Dieu.
42)- Avoir un cœur de pierre (Ezéchiel 19.11 - 36.26)
En général, on dit d’une personne qui est insensible, dure avec les autres, sans pitié qu’il a un cœur de pierre. J’espère que ce n’est pas ton cas ! D’où vient concrètement cette parole ? Elle apparaît à deux reprises dans Ezéchiel au chapitre 19.11 et 36.26 : "Je leur donnerai un seul cœur et je mettrai en eux un esprit nouveau. Je retirerai de leur corps le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair". Le cœur de chair illustre un cœur sensible, attaché à Dieu.
43)- Qui va à la chasse perd sa place (Genèse 27.1-40)
Certains affirment que son origine est biblique. Dans la Genèse (27.1-40), Isaac, très âgé et devenu aveugle, appelle son fils ainé Esaü pour lui transmettre ses possessions en le bénissant. Il lui demande d’aller chasser du gibier et de lui préparer un plat pour cette cérémonie. Sur recommandation de Rebecca, épouse d’Isaac, Jacob, un de leurs autres fils, va cuisiner un chevreau prélevé dans leur troupeau pour l’offrir à son père. Celui-ci, croyant au retour d’Esaü, lui accorde la bénédiction promise et Jacob hérite de tous les biens d’Isaac.
Merci à Louis (Saint Denis - Ile de la Réunion) pour les huit suivantes :
44)- Pourtant, ce n’est pas un hasard
Pour comprendre le contexte dans lequel il était employé, il faut remonter au livre d’Exode. Le peuple d’Israël se plaint d’un manque de nourriture qu’ils avaient autrefois chez les Égyptiens. Dieu insensible à leur cri de détresse dit à Moïse : "Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi, je vais le mettre à l’épreuve : Je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi". Le pain est remplacé par le mot manne. En hébreu, c’est man hou qui se traduit par "qu’est-ce que c’est". Le souverain a fait miraculeusement tomber la manne du ciel par amour.
45)- La pomme d’ Adam
La pomme d’Adam est un cartilage plus développé chez l’homme que chez la femme qui se situe au milieu du cou. Il apparait à la puberté. Vue de face il ressemble à un papillon. Ce nom fait allusion à un passage de la Genèse, un livre de la bible. Selon la légende, Adam et Ève, succombant à la tentation, mordirent à pleines dents dans la pomme qui était le fruit défendu. Un morceau resta coincé dans la gorge d’Adam, et, de ce fait, elle est encore visible aujourd’hui et désigne cette saillie du cou de l’homme.
46)- Être un apôtre
Le sens littéral d’apôtre est "envoyé", "messager" ou "ambassadeur". Le Christ, après avoir enseigné ses disciples, leur a confié la mission apostolique (d’apôtre) de diffuser le message de l’évangile. On parle d’apôtre pour une personne qui soutient, défend une cause. Un apôtre de la non-violence.
47)- C’est David contre Goliath
David, jeune berger qui n’est pas encore roi, va vaincre Goliath un guerrier géant que tout le monde redoute. Avec l’aide de Dieu, il le vaincra d’une simple pierre, jetée d’une fronde en plein milieu de son front. David contre Goliath, c’est un combat perdu d’avance par un faible contre un fort … Dans lequel, parfois, le plus faible gagne.
48)- Des paroles d’Évangile
Les Évangiles, dans le Nouveau Testament, sont des livres qui rapportent les témoignages des apôtres qui ont connu Jésus : On parle ainsi des Évangiles selon Matthieu, Marc et Luc. Ces témoignages pour les chrétiens sont considérés comme sacrés et présentent des vérités indiscutables. Dans la langue courante une "parole d’Évangile" est une chose indiscutable.
49)- Vieux comme Hérode
Cette expression fait allusion à l’Ancien Testament. Elle renvoie à Hérode qui a participé à la construction de Jérusalem, à l’époque du second temple. Il était roi de Judée pendant la naissance de Jésus. L’expression vieux comme Hérode signifie être très ancien ou très démodé.
50)- Un baiser de Judas
Selon les Évangiles de Matthieu, Marc et Luc dans le Nouveau Testament, Judas aurait trahi Jésus sur le mont des Oliviers. Contre une récompense, il le désigne en lui donnant un baiser sur la joue, ce qui est plus discret que de désigner du doigt. Cela permit à la patrouille de soldats romains venus capturer Jésus de l’identifier. Judas aurait reçu 30 pièces d’argent, ou trente deniers - le prix d’un champ - pour ce "travail", puis prenant conscience de son acte, il se serait pendu. Le baiser de Judas est une expression qu’on utilise de nos jours afin de désigner le fait de se montrer gentil avec quelqu’un tout en préparant un acte de trahison ou une méchanceté.
51)- Une manne
Dans le désert à la sortie de l’esclavage en Égypte, le peuple hébreu se trouve démuni pour trouver sa nourriture dans un milieu qu’il ne connaît pas. Dieu lui fournit, quotidiennement une nourriture suffisante sans que les gens du peuple aient un effort à faire pour la faire pousser ou descendre du ciel. Une manne désigne généralement aujourd’hui une grosse quantité d’argent qui vient à point nommé alors qu’on ne l’attendait pas.
Merci à Amandine (Paris) pour les huit suivantes :
52)- Croquer la pomme
Cette expression fait référence à la Genèse dans laquelle Ève croque le fruit de l’arbre de la connaissance, ce qui lui avait été interdit par Dieu. Puis elle convainc son mari d’en faire de même. ! Dieu, furieux de cette désobéissance, condamne la femme à enfanter dans la douleur et l’homme à devoir "travailler à la sueur de son front" pour survivre. "Croquer la pomme signifie faire une bêtise, enfreindre une interdiction, ou encore succomber à la tentation. À noter que le mot pomme vient d’une erreur de traduction : Poma, en latin, signifie "fruit".
53)- La loi du talion
Chez les Hébreux le roi de Babylone qui a régné entre 1792 av. J.-C. et 1750 av. J.-C. créa une loi pour le traitement des crimes. Cette loi est appelée loi du talion et se résume par l’expression "œil pour œil, dent pour dent" qui signifie "châtier un coupable en lui infligeant les mêmes dommages qu’à sa victime". Contrairement à une idée reçue, il ne s’agit pas d’encourager la vengeance, mais de fixer des châtiments proportionnés à la faute, plutôt que de se venger sans mesure comme c’était la tendance à l’époque.
54)- La terre promise
dans l’Ancien Testament, Dieu promet à Abraham et à ses descendants un territoire où ils pourront rendre un culte à leur Dieu et vivre en paix s’ils restent fidèles à ses commandements. Après 430 ans d’esclavage en Égypte, Moïse puis Josué seront chargés de conduire le peuple hébreu vers ce pays promis. Après bien des années dans le désert à cause de leur manque de foi, le peuple entrera dans ce territoire qu’il divisera en douze parts au nombre des douze tribus d’Israël. On parle de terre promise pour un lieu idéal, un rêve inaccessible ou qui se réalise au prix de bien des difficultés.
55)- Adorer le veau d’or
Exode 32.4. Tandis que Moïse est dans la montagne à l’écoute de Yahvé, le peuple hébreu se construit une idole à adorer en forme de Veau. L’expression française signifie "Vénérer l’argent".
56)- Des Agapes
Du grec "agapé" "amour spirituel ou fraternel", ce terme marque la fraternité que les premiers chrétiens partageaient autour d’un repas en commun dont Paul donne les règles à observer en 1 Corinthiens 11.30. L’expression française signifie "un repas entre amis".
57)- Une Apocalypse
D’après le livre du même nom, ce terme évoque une série de catastrophes inéluctables qui s’abat en guise de châtiment. A l’origine, le terme grec signifie "révélation".
58)- Après moi le déluge
Parole attribuée à Mme de Pompadour : Sert à marquer un désintérêt complet de ce qui peut arriver après soi. Le déluge est raconté dans la Genèse chapitre 6 : Dieu veut détruire sa création mais trouve un homme digne de continuer à vivre, Noé.
59)- Les vaches maigres
Genèse 41.3. Pharaon vient de faire un rêve prophétique que nul ne sait interpréter. Seul Joseph y parvient grâce à la sagesse que Dieu lui a donné. Les vaches maigres vues dans le rêve symbolisent des années de sécheresse ardente. Pharaon fera de Joseph son premier ministre pour préparer ces années de disette. Cette expression symbolise les périodes d’indigence et de pauvreté qu’il arrive parfois de traverser dans l’existence.
60)- Un ouvrier de la onzième heure
Matthieu 20 : Jésus raconte une parabole sur le salaire que recevront les serviteurs de Dieu en fonction de leur travail : Il sera le même pour ceux qui ont travaillé une heure et ceux qui ont travaillé un jour ! La morale de cette histoire est bien expliquée par Jésus. Par extension, un ouvrier de la Onzième heure est un petit chanceux qui profite du travail des autres !
61)- On reconnaît l’arbre à ses fruits (Luc 6.43-45)
C’est-à-dire qu’une bonne action ne peut qu’être le fruit d’une intention qui est elle-même bonne. Ou qu’à l’inverse, si une œuvre est mauvaise, c’est qu’elle est le résultat d’une conscience immorale. Dans l’évangile, Jésus lie intimement la volonté et l’acte qu’elle produit : "Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri, jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : "On ne cueille pas des figues sur des épines, on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon, et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais".
62)- Regarder par le Judas (Marc 14.43)
Judas, c’est cet ami de Jésus, l’un des douze apôtres dont il s’est entouré, et qui pourtant finit par le trahir et le livrer aux autorités juives. C’est le soir, Jésus vient de partager le dernier repas avec ses disciples, quand "Judas, l’un des Douze, arriva et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens" (Marc 14.43). Après l’arrestation de Jésus, l’évangile raconte que Judas, pris de remords, a rendu l’argent qu’il a gagné pour prix de sa forfaiture et a mis fin à ses jours ... Toujours est-il que dans le langage courant, "Judas" est devenu synonyme de traître, d’espion. Et justement, c’est ainsi que l’on nomme la petite ouverture percée dans la porte d’un appartement, et qui "trahit" la présence d’un visiteur sur le seuil de la porte, en permettant à l’habitant des lieux d’espionner ce qui se passe sur son palier !
63)- Ne pas changer d’un iota (Matthieu 5.17-18)
C’est une expression que seul un helléniste peut comprendre ! Dans l’alphabet grec, le iota est la neuvième lettre, comme le "i" chez nous. C’est aussi la plus petite, celle "qui s’écrit d’un seul trait". Ne pas changer même un iota dans un texte, c’est en conserver l’intégralité, jusque dans les moindres détails. Or c’est ce que Jésus, dans son sermon sur la montagne, préconise à ses amis : Ne pas changer un seul iota, une seule virgule, aux commandements de l’Ancien Testament : "Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise" (Matthieu 5.17-18) pour les chrétiens le texte doit être conservé au iota près, mais il faut comprendre l’esprit de la loi pour l’appliquer correctement. Le christianisme ne prône pas une application littéraliste de la Bible.
64)- Prendre sous son aile (Psaumes 91)
Au sens figuré, cela consiste à veiller sur une personne. Dans la Bible, le sens est similaire. On le retrouve dans le Psaumes 91, connu pour invoquer la protection de Dieu sur ses enfants. Au verset 4, David déclame : "Il te couvrira de ses ailes et tu trouveras un refuge sous son plumage". Ce passage fait référence à l’Eternel qui prend soin de ses fils et filles.
Expressions tirées de l’Ancien Testament
Du récit de la Création dans la Genèse, déjà, notre langage a tiré des expressions : De être en tenue d’Ève ou d’Adam (pour respectivement une femme ou un homme dévêtus), à fruit défendu (pour tout ce qui attire du fait d’être interdit), ou pomme d’Adam (pour désigner familièrement la saillie dans la face antérieure du cou chez l’homme), jusqu’au jardin d’Éden pour un lieu paradisiaque.
Mais notre langage courant fait aussi référence à maints d’autres passages des premiers livres de la Bible. Une période de vaches maigres : Dans la Genèse, chapitre 41, Pharaon fait le songe de sept vaches "efflanquées, très laides d’aspect et maigres de chair" montant du Nil derrière "sept vaches grasses de chair et belles d’aspect", qu’elles dévorent.
Joseph lui interprète ce songe comme l’annonce par Dieu de sept années de grande abondance suivies de sept années de dure famine, qui feront oublier toute l’abondance du pays d’Égypte. Pour les économistes, ce passage offre une première illustration des cycles conjoncturels, où alternent croissance et récession. Plus largement, l’expression rappelle qu’une situation de vaches maigres est provisoire et peut être suivie à nouveau de vaches grasses.
Un colosse aux pieds d’argile. Autre songe d’un puissant interprété par un autre prophète juif. Ici Daniel, dans le livre de la Bible portant son nom, interprète la vision du roi Nabuchodonosor d’une "grande statue, extrêmement brillante", dont la "tête était d’or fin" mais dont les pieds sont "partie fer et partie argile"» et donc ne tiendront pas ensemble, "de même que le fer ne se mêle pas à l’argile". Une fatalité à laquelle ne peut échapper la statue, dont l’apparence puissante est donc trompeuse.
C’est aussi de la Bible que vient la mise en garde de ne pas mettre le pot de terre avec le pot de fer (Ecclésiaste 13.2), comparaison que reprendra en fable La Fontaine.
Baisser les bras : On oublie que cette expression courante pour signifier un renoncement après l’effort provient du combat de Moïse, "le bâton de Dieu à la main", avec Amaleq, dans Exode 17 : "Lorsque Moïse tenait ses mains levées, Israël l’emportait, et quand il les laissait retomber, Amaleq l’emportait". Les mains de Moïse s’alourdissent au point qu’il faut les lui soutenir pour ne pas qu’il les baisse. Et ainsi "jusqu’au coucher du soleil".
D’autres dictons bien connus sont extraits directement d’épisodes de l’Ancien Testament : Oeil pour œil, dent pour dent, selon la fameuse loi du talion, un jugement de Salomon, en rappel de la dispute entre deux femmes pour un enfant que règle le roi Salomon, à qui Dieu vient de donner en soi l’intelligence du cœur (1 Rois 3).
C’est ce même sage Salomon que tente d’éprouver en vain une souveraine d’un royaume du sud-ouest de la péninsule arabique, la reine de Saba (1 Rois 10), d’où vient l’expression se prendre pour la reine de Saba appliquée à une personne qui se croit importante. Pauvre comme Job, en souvenir de cet homme que Dieu prive en un jour de sa famille et ses biens avant de le faire souffrir. Pour un plat de lentilles (Genèse 25.29-34) fait référence au potage de lentilles préparé par Jacob et qu’avale son frère aîné Ésaü, acceptant, tant il est exténué, de lui vendre son droit d’aînesse.
Enfin, des épisodes comme la tour de Babel dans la Genèse, celui des dix plaies d’Égypte dans l’Exode, suivi de la traversée du désert pour la terre promise sont devenus autant d’images employées couramment.
Expressions tirées du Nouveau Testament
Du Vade retro lancé à Pierre, à tendre l’autre joue (Matthieu 5.38-42) quand on vous frappe la droite, de jeter la pierre (Jean 8.5-11) contre la femme adultère à rendre à César ce qui est à César (Luc 20.26) pour ne pas le confondre avec le culte rendu à Dieu et à chaque jour suffit sa peine (Matthieu 6.34) sans s’inquiéter du lendemain ou encore nul n’est prophète en son pays, comme en fait l’expérience Jésus de retour dans son village de Nazareth : Maintes paroles prêtées directement au Christ forment de célèbres adages.
De même source mais moins souvent citée, cette mise en garde de Jésus, reprise dans les trois Évangiles synoptiques, après sa rencontre avec un homme riche refusant de vendre tous ses biens : Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. C’est toute la difficulté d’emprunter la porte étroite, la seule qui conduit au Royaume.
D’autres expressions sont tirées des paraboles qu’emploie Jésus pour enseigner : Le bon Samaritain (Luc 10.29-37), la brebis égarée (Luc 15.4-7) suivie du retour de l’enfant prodigue (Luc 15.11-32) pour lequel il faut tuer le veau gras.
De Matthieu 13.24-30 vient le besoin de séparer le bon grain de l’ivraie, non sans avoir auparavant laissé l’un et l’autre croître ensemble jusqu’à la moisson. Et en Matthieu 20.1-16, la parabole des ouvriers envoyés à la vigne, où les ouvriers de la onzième heure touchent au soir le même salaire que ceux embauchés au point du jour.
Sans provenir mot pour mot des Évangiles, d’autres locutions populaires, héritage chrétien oblige, ont leur origine dans différents épisodes de la vie de Jésus : Crier sur les toits, selon la recommandation de Jésus à ses douze disciples : "Ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits".
Ne pas être treize à table, en souvenir du dernier repas du Christ avec les Douze. S’en laver les mains, en imitation du comportement devant la foule de Ponce Pilate (Matthieu 27.24), qui décline ainsi toute responsabilité sur la condamnation du Nazaréen. Pleurer comme une Madeleine, à l’instar de Marie, du petit village de Magdala, pleurant devant le tombeau vide au matin de la Résurrection. Trouver son chemin de Damas, c’est-à-dire la vérité, et se convertir, tel le futur apôtre Paul, dans les Actes des Apôtres, approchant cette ville et se trouvant soudain enveloppé de lumière au point de tomber à terre.
Gaëlle Deprez - Ministère A Coeur Ouvert
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